L’élection présidentielle iranienne!

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Christine Vincent

Depuis la révolution islamique de 1979, l’Iran est dirigé par un président de la République, lequel est orienté par un Guide suprême.

Après l’élection d’Hassan Rohani à la présidence de la République iranienne du 14 juin 2013, l’Iran a fait publiquement part de sa plus grande disposition à trouver un accord sur le nucléaire iranien, fin novembre 2013. En contrepartie, les Occidentaux se sont engagés à suspendre leurs sanctions économiques, notamment sur la vente du pétrole iranien. La levée des sanctions devrait permettre à la croissance de repartir, dans un pays touché par une forte crise économique, avec une inflation élevée et un chômage de masse.

L’élection présidentielle iranienne se déroulera le 19 mai 2017. Les demandes de réformes de la société civile pourraient bousculer les traditions.  L’Iran s’est ouvert à la communauté internationale, notamment sous l’impulsion du président iranien, mais ce dernier a besoin d’un Parlement avec une majorité favorable pour continuer à faire passer ses réformes politiques et sociales. Les conservateurs restent très puissants et sont à la tête de la plupart des institutions du pays. L’ayatollah Khamenei incite régulièrement à se méfier de l’infiltration culturelle des Occidentaux. Les réformateurs ont-ils leurs chances, sous la tutelle d’un Guide suprême, qui est la véritable clé de voûte du pouvoir ?

Ainsi, le pouvoir iranien craint l’arrivée d’un nouveau mouvement contestataire de la société iranienne. La principale opposition en Iran se situe bien plus entre la société et l’Etat qu’entre les divers partis, des conservateurs et des modérés. La mobilisation des jeunes sera l’une des clés du scrutin, puisque les moins de 30 ans représentent 60% de la population.

Qu’en est-il des revendications des minorités ethniques et religieuses ? Le Kurdistan iranien regroupe les provinces du Kordestan et la plus grande partie du territoire des provinces de l’Azerbaïdjan occidental, du Kermanshah et d’Ilam. L’État iranien reconnaît la langue et la culture des Kurdes, mais pas leur autonomie politique, ni administrative. En Iran, les Kurdes subissent une discrimination religieuse car ils n’appartiennent pas à la majorité chiite, dont l’appartenance est nécessaire pour accéder aux hauts postes politiques et administratifs.

Les Kurdes ont une identité unique, une langue et une culture distincte et, bien que musulmans sunnites, ils sont relativement laïques. Ils comptent également parmi eux des chiites, des yézidis, des juifs, et des chrétiens. De la répression du Shah à celle des Ayatollahs, les Kurdes iraniens sont oubliés sur la scène politique, malgré leur poids démographique (10 millions de personnes, soit 13 % de la population en Iran). L’Iran a emprisonné et exécuté publiquement des Kurdes jusqu’à tout récemment.

Les Kurdes iraniens ont également été oubliés par la communauté internationale, alors que ceux qui combattent leur ennemi, l’Etat islamique, en Turquie, en Syrie et en Irak sont désormais connus dans le monde entier. Les Kurdes iraniens se battent contre l’extrémisme religieux et ont adopté des valeurs occidentales, telles que l’égalité des sexes et la liberté religieuse, ainsi que les droits de l’homme. Ils insistent pour séparer la religion et l’État et permettent aux églises, aux mosquées, aux synagogues et aux temples de se construire les uns à côté des autres. Mais il leur est difficile de promouvoir leur engagement sur le plan international.

Les relations entre les gouvernements iraniens de la République islamique et les Kurdes ont toujours été tendues. Concernant la prochaine élection présidentielle en Iran, la tendance générale, au Kurdistan, est à l’abstention, la plupart des Kurdes refuseraient de participer à l’élection…

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