Kobané est une ville du gouvernorat d’Alep, dans le nord de la Syrie. Habitée par des Kurdes, des Arabes, des Turkmènes et des Arméniens, elle n’est plus qu’un amas de ruines et de bâtiments éventrés, témoignant de la violence des affrontements ayant eu lieu durant plusieurs mois. La ville, qui comptait auparavant quelque 80 000 habitants, a été désertée. Les médias français estiment qu’environ 75% de la ville a été détruite.
Construite en 1912 autour d’une gare du chemin de fer Berlin-Bagdad, les infrastructures de la ville ont été réalisées par les autorités françaises et certains bâtiments de construction française existent encore aujourd’hui.
En 1915, les réfugiés arméniens qui fuyaient le génocide ont été rejoints par les Kurdes des régions voisines. Lors de la démarcation de la frontière avec la Turquie en 1921, une partie de la ville est passée de l’autre côté de la frontière.
Durant la guerre civile syrienne, la ville est passée sous le contrôle kurde, depuis 2012. Elle fut le théâtre d’une importante bataille entre l’État islamique et les Unités de protection du peuple (YPG) et les Unités féminines de protection (YPJ), les branches armées du Parti de l’union démocratique (PYD) du Kurdistan syrien, aidés par les frappes aériennes de la coalition internationale. La présence de femmes soldats dans leurs rangs aurait donné un avantage contre les djihadistes, car ces derniers pensent être privés du paradis, s’ils sont tués de la main d’une femme. L’autre caractéristique des formations kurdes est d’accueillir en leur sein toutes les communautés qui le souhaitent, comme les Arabes.
En septembre 2014, l’État islamique a essayé de prendre le contrôle de la ville, mais en juin 2015, cette bataille s’est soldée par une victoire kurde des YPG et des YPJ.
Les 25 et 26 juin 2015, l’État islamique a lancé une offensive suicide sur la ville, venu juste pour tuer plus de 200 victimes civiles, dont de nombreux enfants. Le 27 juin 2015, les forces kurdes ont réussi à repousser les combattants de Daesh de la ville.
Les islamistes ont fui, mais ont laissé derrière eux la désolation. La vision de la ville est apocalyptique, tant la bataille a été terrible. Des mines et des engins explosifs ont été disséminés un peu partout. Malgré tout, jour après jour, les habitants reviennent. Ces derniers n’ont pas trouvé le refuge idéal et préfèrent revenir dans leur région natale, malgré le danger. Fidèle à son orientation politique, l’administration du PYD souhaite motiver les habitants à la reconstruction de la ville, mais un travail important de déminage est nécessaire.
Des appels d’associations ont été lancés à de différentes institutions, en Europe notamment, pour demander une aide financière, afin de contribuer à la reconstruction de la ville de Kobané. Mais l’aide humanitaire reste dans une situation fragile.