Présentation et Dédicace du livre (LE PEUPLE KURDE, CLÉ DE VOÛTE DU MOYEN-ORIENT). Olivier Piot 

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KRG France- Paris 23 juin 2017

ROJIKURD: L’auteur, Olivier Piot, est un grand reporter et journaliste d’expérience, auteur de plusieurs ouvrages sur l’actualité de l’Afrique et du Moyen-Orient, dont : La Révolution tunisienne, dix jours qui ébranlèrent le monde arabe ; Kurdistan, la colère d’un peuple sans droits. Il publie régulièrement dans Le Monde diplomatique, Géo et Le Monde.

Olivier Piot revient sur l’histoire de ce peuple et sur les raisons pour lesquelles il se retrouve au cœur d’une des plus profondes mutations du Moyen-Orient.  Le Kurdistan a été envahi et contrôlé par les Grecs, les Romains, les Ayyoubides, les Turcs, les Mongols et enfin les Occidentaux. L’auteur remonte donc au « grand partage » de la fin de la Première Guerre mondiale, avec les traités de Sykes-Picot, Sèvres et Lausanne, « imposés par des grandes puissances ». On arrive donc en 1923, avec le traité de Lausanne qui, en posant les frontières de la Turquie, oublie complètement l’existence du Kurdistan. Depuis ce traité, les Kurdes se battent pour que soit reconnue leur indépendance et sont ainsi persécutés.

Le Kurdistan est éclaté entre le sud-est de la Turquie, une partie du nord-est de la Syrie, le nord-est de l’Irak et le nord-ouest de l’Iran. De ces quatre régions, seul le nord-est de l’Irak bénéficie d’une autonomie : le Gouvernement Régional du Kurdistan y est en place, avec une force armée propre (les Peshmergas). Depuis 2005, le KRG incarne pour la première fois un destin kurde à part entière. La crise syrienne a également permis aux Kurdes de Syrie d’avancer vers l’autonomie territoriale. Depuis le 12 novembre 2013, durant la guerre civile syrienne, le Kurdistan syrien dispose de sa propre administration autonome. Le 29 janvier 2014, le Parti de l’union démocratique (PYD) a proclamé une Constitution du Rojava, construit sur un fédéralisme communal et collectiviste.

Opprimés dans quatre pays, les Kurdes sont depuis six ans aux avant-postes de la lutte contre l’État islamique.  Récemment, l’actualité internationale s’est penchée sur les Kurdes, en raison de leur implication dans la lutte contre Daech. Depuis l’été 2014, les Kurdes, qui défendent leurs acquis en Irak et en Syrie, se retrouvent en première ligne contre l’Etat Islamique, ce qui a modifié radicalement la donne. Au Kurdistan irakien, ce sont les Peshmergas, qui affrontent les salafistes djihadistes, avec le soutien de frappes aériennes américaines. Leur rôle militaire sur le terrain comme le poids des autonomies territoriales conquises en Irak, puis en Syrie, ont fait d’eux la véritable clé de voûte du Moyen-Orient.

Fragilisé par les Printemps arabes, la guerre civile en Syrie depuis 2011 et le conflit en Irak, le Moyen-Orient devra être pacifié, puis reconstruit. Tous les acteurs, dont la France, qui pèseront dans cette reconstruction savent que cette région ne pourra être durablement stabilisée sans tenir compte des revendications politiques du peuple kurde, le symbole d’une société extrêmement dynamique et moderne.

Ce livre analyse la crise moyen-orientale à la lumière des questions nationales kurdes, depuis les accords de Sykes-Picot de 1916.  Une aide réelle aux combattants kurdes doublée de la reconnaissance de leur indépendance est une des clefs, qui permettra de désamorcer la situation dans la région du Moyen-Orient.

Frédéric Tissot a écrit la préface du livre. ce « french doctor », fidèle de Kouchner, a beaucoup baroudé au Kurdistan. Il a parcouru pendant trente ans le monde en guerre, de l’Afghanistan au Kurdistan, mais aussi au Kosovo, au Maroc, en Haïti aussi, où le 12 juillet 2006, il a perdu l’usage de ses jambes à cause d’un arc électrique lié à un orage. Coincé dans un fauteuil, il est nommé Consul général de France à Erbil, dans le Kurdistan irakien, région quasi indépendante depuis la guerre. Il y sera pendant cinq ans, dans sa chaise roulante, unique et courageux. De retour en France, il s’occupe principalement de l’accueil des migrants. Il se décrit avant tout comme « Humanitaire, diplomate, anticonformiste ».

Ces deux auteurs confirment que seuls, les Kurdes écriront leur histoire, les puissances étrangères, dont la France, ne pourront qu’appuyer leurs revendications politiques. Les Kurdes ne sont-ils que des marionnettes, manipulées par les grandes puissances occidentales et d’éternelles victimes, sur l’échiquier ethnique, confessionnel et géopolitique, où se joue désormais l’avenir du Moyen-Orient ?

 

LE PEUPLE KURDE, CLÉ DE VOÛTE DU MOYEN-ORIENT

 

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