Un camion-citerne piégé a explosé tôt ce mercredi 31 mai, dans le quartier diplomatique de Kaboul, près de l’ambassade d’Allemagne. Il y a quelques blessés légers à l’ambassade de France, touchée par l’attaque. L’attentat, selon le porte-parole du ministère de la Santé et d’autres responsables gouvernementaux, a surtout fait au moins 90 morts et des centaines de blessés.
A 8h30, une énorme explosion a retenti dans le centre de Kaboul : un camion-citerne a explosé près de l’ambassade allemande, à quelques pas de l’ambassade de France, dans le quartier diplomatique.
Résultat : un cratère de 20 mètrres de circonférence et quelques mètres de profondeur. Toutes les vitres intérieures de l’ambassade de France, où l’on explique avoir eu beaucoup de chance, ont été soufflées.
Des dizaines d’ambulances ont afflué ensuite à l’hôpital le plus proche dans la capitale afghane, avec à leur bord plusieurs blessés. La déflagration a causé d’énormes dégâts sur plus de deux kilomètres à la ronde.
L’explosion était extrêmement puissante, on l’a entendue dans tout Kaboul. C’est un vrai désastre, parce que la rue principale, nos voitures, les murs, les immeubles ont subi l’explosion, les gens aussi…
Parmi les 90 morts dénombrés figurent notamment un garde afghan de l’ambassade d’Allemagne et un chauffeur, également afghan, de la BBC, ainsi qu’un journaliste de la chaîne afghane Tolo. Des employés de la même ambassade et quatre journalistes de la BBC ont également été blessés.
Dans les quartier de Wazir Kbar Khan et Shar, toutes les vitres des commerces, des immeubles, ont explosé dans un rayon de 2 km à la ronde. Les rues sont jonchées de débris de verre et de bois, montrant la violence de cette explosion. Les commerçants balaient les débris, dont les trottoirs sont jonchés.
A la recherche des proches
Devant l’hôpital Emergency de Kaboul, une centaine d’hommes et de femmes attendent devant le portail fermé, que certains essaient de grimper. Tous ici sont des poches de victimes « Je suis à la recherche de mon cousin, je ne sais pas s’il est mort ou vivant, s’il est blessé, je ne sais pas s’il est ici ou dans un autre hôpital. »
Sur le trottoir d’en face, un attroupement s’est formé autour de deux hommes à genoux sur le sol. La mort de leur frère vient de leur être annoncée. L’homme se trouvait près de l’ambassade d’Allemagne quand l’explosion a retenti. Plus loin, deux femmes, toute de noir vêtue, sont soulagées. Le fils de Parigul, la plus âgée, est blessé mais sain et sauf. « Il est blessé à la tête, au dos, et aux jambes. »
Devant l’hôpital, un camion passe : sur la remorque une voiture calcinée. Elle se trouvait près du camion qui a explosé.
L’attentat n’a pas été revendiqué, mais il intervient quelques semaines après le lancement de l’offensive de printemps des insurgés talibans, qui ont annoncé vouloir s’en prendre en priorité aux forces gouvernementales et aux forces étrangères.