Conseil des droits de l’Homme: les yeux rivés sur les Etats-Unis

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Les Etats-Unis vont prendre la parole cette semaine au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, et ce pour la première fois depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump dont l’élection a provoqué de vives inquiétudes.

Les débats de la principale réunion annuelle du Conseil -qui compte 47 Etats membres élus chaque année par l’assemblée générale de l’ONU- auront lieu de ce lundi jusqu’au 24 mars et devraient donner lieu à l’adoption –en majorité par consensus– d’une multitude de résolutions lors des deux derniers jours de la session.

La situation des droits de l’Homme en Syrie, en Corée du Nord ou encore en Birmanie seront une fois de plus âprement discutées par les diplomates, qui débattront également d’une multitude de sujets thématiques allant de la torture aux migrants en passant par la liberté de croyance.

Mais cette fois, alors que plusieurs voix se sont élevées pour critiquer certaines mesures de la nouvelle administration américaine en matière de droits de l’Homme, telles que le décret anti-immigration, les regards seront tous tournés vers les Etats-Unis, dans l’attente de savoir quelles seront leurs intentions vis-à-vis des droits de l’Homme, des autres pays et du Conseil.

« Les Etats-Unis ont joué un rôle important depuis leur adhésion au Conseil sous l’administration précédente et ont joué un rôle de leadership dans de nombreuses initiatives clés », comme sur le Soudan du Sud, le Sri Lanka ou les droits des LGBT (Lesbiennes, Gays, Bi et Trans), a expliqué John Fisher de l’ONG Human Rights Watch.

Jusqu’à présent, « les Etats-Unis se sont engagés sur un certain nombre de questions », a également souligné le porte-parole du Conseil des droits de l’Homme, Rolando Gomez, relevant par ailleurs que, pour l’instant, aucun ambassadeur n’avait été nommé pour remplacer l’ex-ambassadeur Keith Harper au Conseil.

C’est Erin Barclay, adjointe du Secrétaire d’Etat américain, qui prendra la parole mercredi lors du segment de haut niveau, auquel participent habituellement les chefs de diplomatie et autres hauts dignitaires.

Actifs ou silencieux ?

Même si les déclarations de Trump sur les droits de l’Homme restent « limitées », il a « souligné la nécessité pour les Etats-Unis d’être considérés comme des gagnants sur la scène internationale », a récemment relevé le Council on Foreign Relations.

Une présence active au sein du Conseil, dont les Etats-Unis sont membres jusqu’en 2019, « peut faire avancer ces objectifs », fait valoir ce groupe de réflexion américain.

Plusieurs organisations non gouvernementales américaines défendant les droits de l’Homme ont récemment envoyé une lettre en ce sens au nouveau secrétaire d’Etat Rex Tillerson.

« Un leadership fort des Américains au Conseil a permis de faire avancer les intérêts et valeurs de notre nation concernant une série de priorités en matière de droits de l’Homme », ont écrit ces ONG, dont Human Rights First et Better World Campaign.

En revanche, « faute d’un engagement actif du Conseil pendant ses premières années d’existence », ce dernier « a consacré une attention insuffisante à certaines des pires violations des droits de l’Homme et a consacré une attention disproportionnée à Israël », poursuivent-ils.

Pour l’instant, si les Etats-Unis n’ont pas encore de nouvel ambassadeur au Conseil, ils ont néanmoins prévu de co-présenter trois résolutions (Syrie, Iran et Sri Lanka).

Guterres, Abbas

Plus de 100 représentants sont attendus pour le segment de haut niveau, qui durera de lundi jusqu’au 1er mars et débutera par un discours du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.

Prendra également la parole le président palestinien Mahmoud Abbas, juste avant le Premier ministre libyen Fayez al-Sarraj. Interviendront également les ministres des Affaires étrangères d’une multitude de pays dont les Philippines, l’Irak et le Nigeria.

La Russie sera représentée par son vice-ministre des Affaires étrangères Guennadi Gatilov. La Chine n’a pas prévu de prendre la parole pendant la partie de haut niveau. La France sera elle représentée par Harlem Desir, secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères.

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