Roji kurd: Les musiciens de Nojin, une femme et six hommes, habitent depuis quelques années en Belgique. Les circonstances en Syrie les ont contraints à fuir leur pays. Arrivés en Belgique, certains musiciens se sont retrouvés. D’autres musiciens kurdes également échoués en Belgique ainsi qu’une musicienne belgo-suisse ses sont joints à eux. Résultat : la naissance de Nojin.
Maintenant, Nojin essaye d’obtenir une place sur la scène de la musique traditionnelle en Belgique ainsi que dans d’autres pays.
Les chansons de Nojin traitent de la nostalgie, de la joie et du chagrin, de rêves et d’aspirations… L’art de chanter kurde exige une pratique bien précise. La musique du Kurdistan se compose de plus de gammes que la musique occidentale, ce qui rend la musique plus riche, plus variée… Le chant kurde exige beaucoup d’exercice et beaucoup de talent.
Les musiciens de Nojin sont heureux de pouvoir partager leur musique avec vous. Ainsi Akram, Yousef, Rojhat, Mohamad, Sako, Azad et Monique réalisent leur rêve : se faire connaître aux non-Kurdes et collaborer et vivre avec d’autres communautés et cultures.
Dans un commentaire de Luk Adriaens sur leur concert partagé avec le Brabants Volksorkest (www.brabants-volksorkest.be) en l’église de Winksele le 18 février 2017, nous pouvons lire ce qui suit.
Le concert des deux ensembles en l’église de Winksele : un choque sympathique de culture. Le groupe kurde ‘Nojin’ jouait le premier. Les musiciens d’Iran et de Syrie accompagnés d’une accompagnatrice suisse au synthétiseur, nous offraient une musique qui demandait quand même un peu d’effort à nos oreilles occidentales. Le charme des chansons –avec Yousef comme chantre- se trouve surtout dans le caractère introverti de la musique, imprégnée d’une affliction étrange. Même ‘Sylvania’, chanson finale à caractère réitératif presque excitant, ne révélait aucune trace de ‘gaîté’. Cela est peut-être dû à nos oreilles occidentales inexpérimentées.
La nostalgie et l’amour – thèmes universels dans la musique traditionnelle – forment l’essentiel du programme. Les lignes musicales dans l’accompagnent instrumental nous touchent et nous intriguent, tels que les glissandi typiquement orientaux sur les instruments à cordes. La virtuosité des deux percussionnistes était passionnante. Un poème sur la paix, lu à haute voix et accompagné musicalement, apporta un tout autre son plein d’apaisement.
Rudyard Kipling le savait déjà : “East is east and west in west, and never the twain shall meet.” (L’Orient, c’est l’Orient et l’Occident, c’est l’Occident, mais les deux ne se rencontreront jamais.) Cette rencontre, est- ce une nécessité? N’est-il pas beau et ne suffit-il pas que deux mondes puissent exister côte à côte et qu’ils puissent mériter le respect et la considération, comme lors de ce concert? Les auditeurs auraient été certainement d’accord.
Egide Vissenaekens