Sauvons l’Institut Kurde de Paris !

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« Sans un soutien urgent de l’État français, la plus ancienne institution culturelle kurde d’Europe, historiquement installée à Paris, fermera ses portes dans les prochaines semaines.

Ne pas empêcher cette disparition reviendrait à renier l’acte d’engagement qu’avait représenté son ouverture il y a plus de trente ans. La fermeture de l’Institut serait d’autant plus révoltante au moment où, face à Daech, en première ligne contre l’extrémisme, le peuple kurde est seul, sur le terrain, lui qui partage nos valeurs, notre culture de la paix, de l’égalité homme femme, de la démocratie.   

Nous en appelons au Président de la République, François Hollande, et lui demandons de remédier de toute urgence au désengagement des pouvoirs publics vis-à-vis de l’Institut ! »

Bernard Kouchner – Ancien ministre des Affaires Etrangères et fondateur de Médecins Sans Frontières, 

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S’il est important que les pouvoirs publics s’engagent, chacun peut aussi aider l’Institut Kurde en faisant un don !

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L’INSTITUT KURDE DE PARIS EST EN DANGER (Appel paru le 6 avril 2015 dans Libération)

La plus ancienne institution culturelle kurde d’Europe, créée en février 1983, avec le soutien du Président et du gouvernement français, risque de bientôt disparaître, faute de budget !

En trente-deux ans d’activité, l’Institut kurde est devenu une référence en Europe. Dans le domaine des droits de l’homme, l’Institut kurde a joué un rôle décisif dans l’information de l’opinion publique occidentale sur la situation de ce peuple sans Etat, privé de représentation politique reconnue. L’Institut kurde a également beaucoup œuvré pour l’intégration laïque et républicaine des Kurdes de France.

En raison de sa contribution à l’intégration républicaine des populations kurdes, et au rayonnement culturel de la France dans le monde kurde, le gouvernement de Pierre Bérégovoy a accordé à l’Institut le statut de fondation reconnue d’utilité publique. Plus tard, le gouvernement Jospin, après un audit financier et d’activité approfondi, a décidé d’un financement public annuel de près de 600 000 euros. Progressivement réduite à partir de 2002, cette subvention fut supprimée sous la présidence de Nicolas Sarkozy.

L’Institut kurde a alors pu survivre grâce à l’effort exceptionnel du gouvernement régional du Kurdistan. Mais depuis janvier 2014, ce gouvernement, privé de sa dotation financière par Bagdad, submergé par l’afflux de 1,5 million de réfugiés et de déplacés, confronté aux attaques de Daech, n’est plus en mesure de venir à l’aide de l’Institut kurde. Les appels au secours lancés auprès des autorités françaises n’ont, pour le moment, pas abouti.

Pour assurer sa survie, l’Institut kurde avait sollicité une subvention annuelle de 650 000 euros (moins de 4% de la subvention française à l’Institut du monde arabe). Faute d’une décision rapide des autorités françaises, l’Institut kurde risque de voir cesser toutes ses activités au moment même où le monde entier salue le courage des Kurdes en Syrie et en Irak. Ce serait un paradoxe incompréhensible, choquant et absurde.

Les signataires demandent aux autorités françaises d’aider l’Institut kurde de Paris à poursuivre ses missions plus nécessaires que jamais et de pérenniser son existence.

Les premiers signataires : (Liste parue dans LIBERATION du 6 avril 2015)

Jean-Marc AYRAULT Ancien Premier ministre, Anne HIDALGO Maire de Paris, Bernard KOUCHNER Ancien ministre des Affaires étrangères, Bruno LE ROUX Président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale et Hubert VÉDRINE Ancien ministre des Affaires étrangères

Pouria Amirshahi, Député, Michèle André, Sénatrice, présidente de la commission des finances du Sénat, Christian Bataille, Député, Patrick Baudouin, avocat, président d’honneur de la Fédération internationale des Ligues de Droits de l’Homme (FIDH), Esther Benbassa, Sénatrice, Michel Billout, Sénateur, Joyce Blau, professeur émérite de l’INALCO, Patrick Bloche, Député, président de la commission des affaires culturelles et de l’éducation à l’Assemblée nationale, Gérard Chaliand, écrivain et géopoliticien, Christian Charrière-Bournazel, ancien bâtonnier de Paris, ancien président du Conseil de l’Ordre des Avocats de France, Sergio Coronado, Député, Aymeri de Montesquiou, Sénateur, Bertrand Delanoë, Maire honoraire de Paris, Bernard Dorin, ambassadeur de France, Cécile Duflot, Ancienne ministre, députée, Joëlle Garriaud-Maylam, Sénatrice, Jean-Marc Germain, Député, secrétaire international du Parti socialiste, Jean Glavany, Député, Jean-Pierre Godefroy, Sénateur, Jean-Christophe Lagarde, Député, maire de Drancy, Jean Lassalle, Député, François Loncle, Ancien ministre, député, Paul Molac, Député, Jean-Vincent Placé, Sénateur, président du groupe Europe Ecologie-les Verts (EE-LV) au Sénat, Jean-Luc Reitzer, Député, Pierre Serne, Vice-président du conseil régional d’Ile-de-France, Frédéric Tissot, ancien Consul général de France à Erbil.

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